Un recours communautaire et peut-être tardif contre le Liege Airport

Le conseil communal de Fourons a approuvé, ce jeudi, majorité flamande contre opposition francophone, un recours au conseil d’État contre le permis d’exploitation délivré au Liege Airport par Cécile Neven, la ministre wallon des Aéroports, qui prévoit l’augmentation des vols jusqu’à 50000 par an.

Ce point avait fait l’objet d’un non-consensus au sein du collège communal. En l’absence du bourgmestre, absent en raison du décès de son père, Jos Gaens, conseiller communal Voerbelangen de 1995 à 2000, pour lequel je lui présente mes sincères condoléances, et du conseiller francophone Martial Droeven, c’est l’échevine Yolanda Daems (Voerbelangen) qui a fait l’historique du dossier, contre lequel diverses communes limbourgeoises et néerlandaises (Fourons, Riemst, Bilzen-Hoeselt, Lanaken, Margraten et Eijsden) ferraillent depuis 2022. «Lanaken s’est retirée de l’action, parce qu’elle estime que les nuisances ne la concernent pas tellement» a-t-elle précisé, en affirmant que les préoccupations des plaignants portent sur les nuisances sonores et sur les leurs préoccupations en matière de réchauffement climatique.

Préoccupations écologiques ou communautaires autour du Liege Airport?

Pas de quoi convaincre l’échevin francophone, Grégory Happart, pour qui la plainte vise «une activité économique wallonne».

«Pourquoi Fourons ne se préoccupe pas du développement du Brussels Airport ou des activités de l’aéroport de Maastricht?» a-t-il interrogé, en rappelant que des Fouronnais travaillent à l’aéroport de Liège, et «qu’on devrait en tenir compte».

La directrice générale, Kimberly Peeters, a précisé que les arguments invoqués sont ceux de toutes les communes plaignantes.

La majorité Voerbelangen a embrayé. Avec retard? La date-limite pour la prise de position, si nous sommes bien informés, était le 25 septembre…

D’autres suggestions ou questions posées par l’opposition francophone ont été également écartées, sans trop d’explications, par l’échevine.

Jean Levaux, en début de séance, avait évoqué la sécurité routière des cyclistes, se référant à un accident mortel survenu il y a quelques mois. «Les parent n’osent plus autoriser les enfants à se rendre à l’école à vélo», a-t-il relevé. Et de proposer que des peintures fluorescentes, «plus chères que le peintures traditionnelles» signalent notamment les endroits où les pistes cyclables traversent la route, afin d’attirer l’attention des automobilistes.

«Ces peintures sont en test aux Pays-Bas, et il faut vérifier si elle sont efficaces» a répliqué Yolanda Daems, pour qui un tel investissement dépasse les capacité «d’une petite commune rurale comme la nôtre». Mais elle a signalé que des «éclairages écologiques» ont été placés à certains endroits cruciaux et qu’une signalisation a été implantée à proximité des écoles.

Autre point d’accroche: l’achat de deux parcelles à Teuven, sur lesquelles un car-wash a été installé en toute illégalité, puisque ces parcelles sont en zone agricole. Le prix d’achat de ces parcelles est de 158000 euros, et elles pourraient servir à la construction d’un parking. «Alors qu’elles ont été achetées pour 80000. Fameux bénéfice pour le vendeur!» a constaté Jean Levaux.

Le conseiller et ancien échevin francophone a noté que les propositions francophones alternatives pour le parking contesté à Fouron-Saint-Martin avaient été écartées «parce qu’elles se situaient en zone agricole» et il a suggéré qu’avant l’achat, on demande au propriétaire de remettre les parcelles en l’état, «afin de vérifier s’il n’y a pas eu d’infiltration de produits nocifs».

Suggestion balayée par la majorité, qui a approuvé l’opération… coûteuse.

D’autres points, par contre, ont été approuvés à l’unanimité, comme la vente d’un terrain à Fluvius, pour l’implantation d’une cabine électrique sur le zoning artisanal, route de Warsage. Ou la souscription d’une assurance-hospitalisation pour le personnel communal et celui du CPAS, via l’asbl «Service social commun pour les autorités locales en Flandre» auprès d’Ethias. La compagnie d’assurance auprès de laquelle le personnel fouronnais était déjà assuré, mais qui avait été jugée trop chère. Elle s’est néanmoins révélée la plus avantageuse du marché…

Le conseil a pris aussi connaissance, de la bouche du commandant ff de la brigade fouronnaise, Alain Stas, de la formalisation de l’accord entre les zones de Fourons Billzen-Hoeselt-Riemst, et Lanaken-Maaschemelen. Cet accord met fin aux accords bilatéraux précédemment conclus entre la zone fouronnaise et les autres zones. L’association se dénomme désormais «De la Voer à la Meuse». La zone de police Maasland, elle, s’en est retirée. Ce retrait sera effectif au 1er janvier prochain.

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