L’opposition francophone fait prévaloir les intérêts des Fouronnais

La loi du nombre n’a pas prévalu, ce jeudi soir, au conseil communal de Fourons: l’opposition francophone, privée de Michael Henen, excusé, a imposé deux amendements à des propositions de la majorité, où Shanti Huynen, tout aussi excusée, faisait défaut. En faisant, dans les deux cas, valoir les intérêts des Fouronnaises et des Fouronnais.

C’est surtout sur le deuxième dossier, assez anodin a priori, relatif au remplacement de cuisines équipées dans des appartements communaux (30000 euros TVA comprise) que l’opposition a fait mouche. Le collège proposait de faire appel à de grandes enseignes, toutes situées dans le Limbourg: «pourquoi ne pas s’adresser aussi à des menuisiers locaux, qui pourraient remettre offres à de tels montants?» a interrogé Clotilde Mailleu. Pris de court, le bourgmestre, Joris Gaens (Voerbelangen) a invoqué des coûts moindres en s’adressant à des magasins spécialisés, «dont les cuisines pourraient être montées par des ouvriers communaux».

«Je suis certaine que des menuisiers locaux pourraient être aussi compétitifs» a repris l’élue francophone, en suggérant un amendement pour ajouter les artisans locaux à la liste des fournisseurs à consulter. Après une courte concertation, l’amendement a été admis à l’unanimité. La main-d’œuvre locale pourra faire offre…

Auparavant, l’opposition francophone avait déjà marqué un point quand il s’était agi d’approuver l’achat d’équipements d’exercice physique (14768,05 euros TVA comprise) pour un parc de délassement «ouvert à toutes et tous, de tous les âges» avait insisté le mayeur, qui sera aménagé au lieu-dit Tienhof, à Fouron-le-Comte.

« Les équipements doivent bénéficier à l’ensemble des villages » (ici Fouron-Saint-Martin) a argumenté Clotilde Mailleu au nom de l’opposition francophone

«Ne faudrait-il pas envisager l’implantation de pareils équipements dans tous les villages et pas uniquement à Fouron-le-Comte?» a lancé Clotilde Mailleu, en réclamant dans un amendement qu’une étude soit lancée, «en visant particulièrement les adolescents».

L’échevin William Nijssen a paru évacuer la demande en soulignant qu’il y avait été «déjà répondu, car diverses implantations ont été envisagées. Mais il n’y avait qu’à Fouron-le-Comte que cela pouvait se réaliser, notamment en créant un sentier vers le parking, et l’école (Steiner) toute proche». Et «le Conseil des jeunes a proposé lui-même cet emplacement» a encore asséné l’échevin. Pas de quoi convaincre la conseillère de l’opposition qui a maintenu sa proposition. Et là aussi après courte concertation, l’unanimité s’est faite pour l’approuver. Il restera à vérifier si cette promesse d’étude ne sera pas lettre morte. Les élus francophones s’en assureront sans doute, au nom des habitants des cinq autres villages de la commune.

Le gouverneur, saisi de plaintes, a validé l’augmentation de la taxe de séjour, décidée par un précédent conseil communal, malgré l’opposition commune de propriétaires flamands et francophones de gîtes et chambres d’hôtes. L’échevin francophone Jean Levaux a, à ce propos, invoqué les difficultés du secteur Horeca, qui pâtira de la réduction éventuelle du nombre de touristes. «Si ces difficultés se vérifient, on pourra rediscuter de la taxe» a expliqué le bourgmestre.

Clotilde Mailleux s’est inquiétée aussi des coûts pour la commune qu’entraînera un «tour de peloton» (30 à 100 cyclistes accompagnés de motards et de véhicules d’accompagnement) envisagé au départ du Limbourg hollandais, ce qui a nécessité l’ajout de cette catégorie,  et l’obligation d’utiliser l’application e-tool de Sport Vlaanderen pour les circuits de tourisme et de VTT, dans un document sur la «Politique cycliste transfrontalière». Outre les missions de police nécessaire, «les surcoûts devraient être minimes pour la commune» a estimé le bourgmestre. Car l’organisateur de pareille balade devrait intervenir. Par contre, Joris Gaens n’a pu expliquer pourquoi la commune de Plombières était mentionnée dans le document initial, mais n’était pas concernée par la décision.

La zone bleue comme solution au problème du parking?

Les travaux d’égouttage sont en voie d’achèvement à Fouron-Saint-Pierre. Le charroi nécessaire au chantier a endommagé gravement la route Koebeke: elle fera l’objet d’en nouvel enduisage, approuvé à l’unanimité. Il en coûtera à la commune 19700 euros, hors TVA, «mais nous tenterons d’obtenir de subsides provinciaux», a expliqué le bourgmestre.

L’échevin francophone, Jean Levaux, a saisi l’occasion pour poser la question du parking à Fouron-Saint-Pierre, «où des voitures sont rangées sur le trottoir. Ne serait-il pas envisageable de créer un parking, comme à Fouron-le-Comte?». Aucun terrain ne s’y prête, en raison du plan de secteur, a objecté Joris Gaens. Et «maintenant que les travaux sont terminés, des marquages seront réalisés, et il n’y aura plus de tolérance pour les usagers qui garent leur voiture sur le trottoir» a-t-il signalé… tout en n’écartant pas l’hypothèse de la création de quelques emplacements sur une route latérale, ainsi que l’avait suggérée l’échevin francophone.

Plus globalement, l’organisation du parking (problématique) reviendra sur la table du conseil communal, a ajouté le mayeur. «Car c’est la préocuppation de «94% des Fouronnais» a-t-il insisté. Diverses pistes sont envisagées, «comme le rétablissement d’une zone bleue dans plusieurs villages, avec exception pour les riverains titulaires d’une carte» a-t-il avancé, tout en répétant que rien n’est décidé. Et que le conseil communal se penchera sur le dossier en temps voulu…

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